Extrait du registre des dons patriotiques (1789‑1790)

Série / Intitulé : Imprimés révolutionnaires – Extrait du registre des dons patriotiques, tenu par ordre de l’Assemblée nationale

Producteur : Assemblée nationale constituante ; Imprimerie Baudouin (Versailles puis Paris)

Période couverte : 7 septembre 1789 – 22 mars 1790 (par livraisons hebdomadaires)

Accès : Consulter en ligne (exemplaire numérisé, domaine public)


Résumé

  • Typologie : imprimé officiel (extraits des procès‑verbaux & feuille hebdomadaire des dons patriotiques)
  • Contenu : listes nominatives de donateurs, nature des dons (espèces, argenterie, bijoux, rentes, pensions abandonnées), montants, adresses ou qualités (métiers, charges, communautés)
  • Aire géographique : Royaume de France (Paris et provinces) ; contributions individuelles et collectives (corps de métiers, municipalités, paroisses, communautés religieuses, troupes)
  • Volumes : un volume relié rassemblant l’« extrait antérieur au 7 septembre 1789 » puis les livraisons « 1re & 2e semaines » (7–21 septembre 1789) jusqu’à la « 29e semaine » (22 mars 1790)
  • Support : numérique (PDF/scan) ; imprimé d’origine in‑8°
  • Communicabilité : libre (domaine public)

Description détaillée

Contexte de création

À l’été 1789, la Nation lance un appel à la contribution volontaire (« dons patriotiques ») pour soutenir la refonte des finances publiques. Le 11 septembre 1789, l’Assemblée arrête la tenue d’un registre des donateurs ; le 19 septembre, elle décide d’imprimer chaque semaine un extrait pour diffusion. L’imprimeur Baudouin édite ces feuilles, d’abord à Versailles, puis à Paris.

Composition du volume

  • Section liminaire : Extrait des procès‑verbaux… contenant des dons patriotiques antérieurs au 7 septembre 1789 (récapitulatif depuis début août 1789).
  • Feuilles hebdomadaires : de la 1re & 2e semaines (7–21 sept. 1789) à la 29e semaine (22 mars 1790). Chaque livraison est paginée séparément et relate les enregistrements récents (sommes, objets, titres de rentes/pensions abandonnés, lettres d’envoi, dépôts aux Archives, etc.).

Exemples notables (pistes d’indexation)

  • Dons d’atelier / métiers d’art : un groupe de « citoyennes, femmes et filles d’artistes de Paris » remet bijoux, montres, chaînes, boutons d’argent, etc. (utile pour identifier les réseaux d’ateliers parisiens – peinture, gravure, orfèvrerie).
  • Renonciations à pensions : députés, officiers, magistrats ou soldats abandonnent pensions et rentes (avec filiation ou mention d’ayant‑droit : veuve, mère âgée, enfants).
  • Dons collectifs : municipalités (Soissons…), communautés religieuses (dépôts d’argenterie), compagnies (Invalides), corps de métiers (syndics des serruriers/taillandiers) documentent une sociabilité professionnelle et civique.
  • Souscriptions domestiques : listes de contributions par maisons nobles ou bourgeoises (valets, cuisiniers, femmes de chambre…), précieuses pour l’histoire sociale des gens de maison.

Intérêt généalogique

Pourquoi consulter ce registre ?

  • Signalement social et professionnel : les notices indiquent souvent qualité (chevalier, syndic, receveur, comédien), métier (médecin, cultivateur), corps (régiment, communauté de métier), état (veuve, domestique), voire lieu (ville, faubourg, rue).
  • Réseaux et collectifs : les dons groupés (par paroisse, atelier, communauté, municipalité) révèlent cercles de sociabilité et hiérarchies internes.
  • Chronologie fine : enregistrement hebdomadaire ; utile pour dater une présence à Paris, un passage, une charge en exercice, un changement de statut (renonciation à pension, transfert à un parent).
  • Économie familiale : mentions de pensions réversibles, d’argenterie fondue, de rentes aliénées → informations sur patrimoines et stratégies de ménage au début de la Révolution.

Ce qu’on peut y trouver concrètement

  • Noms & prénoms (parfois avec particule ou sobriquet),
  • Qualité / métier / charge (ex. receveur des consignations, syndic, officier, cultivateur),
  • Adresse (rue, faubourg, paroisse) ou lieu d’origine (villes de province),
  • Nature du don (espèces, bijoux, argenterie, rentes, pensions), montant (livres, marcs d’argent),
  • Références d’archives (cotes au registre des dons patriotiques, dépôts des adresses/lettres),
  • Contexte (lettres d’envoi, délibérations, décisions de l’Assemblée).

Conseils de recherche (pas‑à‑pas)

  1. Feuilleter semaine par semaine : repérez la plage de dates où votre ancêtre est susceptible d’apparaître (mobilité à Paris en 1789‑1790, service militaire, charge municipale…).
  2. Chercher par mots‑indices : qualité (veuve, domestique, médecin), corps (Invalides, régiment), métier (syndic, tailleur, comédien), lieu (faubourg, rue X, ville de Y), objets (argenterie, rentes, pension).
  3. Recouper :
    • État civil (paroisses/état civil reconstitué), municipalités (délibérations), séries judiciaires (Parlements, bailliages) pour les magistrats ;
    • Séries militaires (SHD : contrôles de troupes, états de services) pour soldats/officiers ;
    • Archives nationales (séries AF et D XIX : Finances, Dons patriotiques, Trésor public) pour confirmations de versements ;
    • Monnaie/Argenterie (bureaux de garantie, hôtels des monnaies) pour dépôts d’argenterie ;
    • Notariat (rentes, aliénations, abandons de pensions) pour la reconstitution de patrimoines.
  4. Suivre les renvois : de nombreuses notices mentionnent « déposé aux Archives » avec un registre et un folio → notez ces repères pour retrouver l’original de la lettre/délibération.

Pièges fréquents & astuces

  • Orthographes flottantes : variantes des noms (ex. Mosneron/Mongeron ; Le Brun/ Lebrun). Constituez une liste de variantes.
  • Paginations indépendantes : chaque « semaine » possède sa pagination → ficher systématiquement Semaine + date plutôt que la page seule.
  • Homonymies à Paris : appuyez‑vous sur rues/faubourgs, qualités et réseaux (corps de métiers, maisons desservies) pour lever les ambiguïtés.
  • Objets fondus : l’argenterie est souvent envoyée à la Monnaie : recoupez avec les registres d’entrée / bordereaux.
  • Pensions refusées : l’Assemblée applaudit parfois mais n’accepte pas certains abandons (brevets renvoyés) : vérifiez les suites dans les procès‑verbaux.

Exploitation généalogique (exemples de fiches)

  • Gens de maison (Paris) : listes nominatives par « maison » (cuisinier, femmes de chambre, frotteurs…) → reconstituer maisons nobles/bourgeoises, employeurs et réseaux de service.
  • Corps de métiers : syndics (serruriers, taillandiers…), dons collectifs → cartographier corporations en 1789.
  • Officiers & soldats : abandons de pensions (avec antécédents de service : Amérique, blessures, Invalides) → rattacher à contrôles de troupes et hôtels des Invalides.
  • Municipalités & communautés religieuses : dépôts d’argenterie → recenser patrimoines liturgiques locaux et trajectoires après fonte.

Accès & consultation

  • Lieu : exemplaires conservés en bibliothèques patrimoniales (ex. exemplaire numérisé consultable en ligne).
  • Reproduction : réutilisation libre (domaine public). Citer l’édition (Assemblée nationale, Baudouin, 1789‑1790) et la bibliothèque conservatrice de l’exemplaire consult

Ressources

  • Extrait du registre des dons patriotiques (Assemblée nationale constituante), Baudouin, 1789‑1790. Exemplaire numérisé (volume relié : « antérieur au 7 septembre 1789 » + semaines 1 à 29). Lien : https://archive.org/details/extraitduregistr00fran_18
  • Procès‑verbaux de l’Assemblée nationale (sélection, 1789) – décisions relatives à la tenue du registre et à l’impression hebdomadaire.
  • Pour le contexte prosopographique et social : séries AF, D/XXIX (Dons patriotiques, Finances), BB/EE (juridictions) aux Archives nationales ; séries municipales et notariées locales (AD).